Guerre du feu style
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Yann Gerstberger

Guerre du feu style

13.09.14 → 10.11.14

Les sculptures de Yann Gerstberger mêlent des éléments aux provenances diverses. Elles présentent une forme d'hybridation culturelle où se croisent productions traditionnelles et objets de notre culture de consommation de masse. On y trouve ainsi, sans hiérarchisation apparente, des formes liées à des modalités de fabrication et de consommation aussi étrangères qu'éloignées les unes des autres.
Ce métissage sémantique apparaît comme le reflet de notre relation actuelle aux productions culturelles. Tout est en effet désormais accessible, ou en tout cas consultable, d'un clic ou deux. Tout apparaît de la même façon à la surface de l'écran et au travers des mêmes interfaces. Dire qu'aujourd'hui tout est décontextualisé va presque de soi, tant les conditions d'existence et les raisons d'apparition de telle architecture vernaculaire ou de tel motif tribal semblent effacées par les canaux qu'ils empruntent pour parvenir jusqu'à nous.

 

C'est dans cet univers où les cadres disciplinaires perdent leurs raisons d'être que navigue Yann Gerstberger. Il applique ainsi les façons de faire du Do It Yourself punk qui affirmait que pour faire de la musique il suffisait d'avoir un instrument et de connaître quelques accords. Seulement cet appel à la production en autonomie, Yann Gerstberger ne l'applique pas à un outil mais à des objets. C'est donc son propre musée, sa propre croyance et sa propre relation au monde que l'artiste compose avec les signes mis à sa disposition. Il semble alors revendiquer une forme d'autonomie du signe dans un monde qui a érigé la customisation en mode de vie.

 

— François Aubart, 2012