Fred Bervoets
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Fred Bervoets

29.05.12 → 30.08.12

Haute figure cyclothymique hantant les cafés anversois, Bervoets influence depuis 1970 toute la jeune peinture flamande. La galerie labyrinthique qui le présente en permanence dans un ancien asile d'aliénés de la vieille ville vaut à elle seule la visite. Imprégné à la fois de l'esprit sombre d'Ensor et de l'exubérance du groupe Cobra, l'artiste hésite entre expressionnisme et art brut. Ses oeuvres monumentales, composées de panneaux accolés parfois hétérogènes, ont horreur du vide ; ce sont des enchevêtrements de scénettes aux couleurs sourdes qui, illustrant à la base sa vie privée, se laissent dériver vers un commentaire général sur l'amère marche du monde : violence, érotisme cru, chaos inharmonique.

 

Une force éruptive, éructante, quasi féroce, les charges d'un dynamisme effréné. Le souci de Bervoets n'est pas l'esthétique mais une narration rapide et abrupte qui engloberait cent histoires en même temps, tout en posant le problème de la fonction de l'art aujourd'hui. Son travail mêle la gravure (originale, sa méthode d'acide renversé consiste à inciser directement le zinc au couteau sans passer par la morsure de l'acide) avec la peinture en rehaut (sous toutes ses variantes : huiles en haute pâte, acrylique, inclusions, gouache ou aquarelle).

 

— Le Figaro.